Après avoir quitté Kadjebi, nous sommes arrivés à Howoe (si mes souvenirs sont exacts), qui commence à ressembler à une vraie ville, avec du goudron et du traffic dans les rues (on se rendra compte par la suite que c’est très modeste par rapport à ce qui peut se faire au Ghana). Comme on était toujours aussi perdu et qu’on ne savait pas où loger dans cette ville, on a accosté un couple de voyageurs qui passaient par là. Cette discussion a commencé par la remarque terriblement blessante pour toute personne de bonne volonté qui essaye de prendre son plus bel accent anglais pour réussir à se faire comprendre de ses interlocuteurs : « tu parles français, non ? » Ce qui sous-entend que ton accent est tellement minable que tu es démasqué à trois kilomètres et qu’il vaut mieux arrêter là le massacre.
Sur ce, les voyageurs nous expliquent que la ville où nous nous trouvons n’a aucun intérêt et qu’ils sont sur le départ : d’un, ils savent où ils vont aller (waouh), de deux, ils vont voir des cascades parmi les plus réputes du pays (double-waouh), et, de trois, ils ont même un guide lonely planet (triple-waouh). Forcément, on était un peu abasourdi de voir des gens aussi organisés mais on a vite repris nos esprits et on a décidé de les suivre dans le tro-tro qui partait à Wli.
On a commencé à discuter et, le hasard faisant toujours bizarrement les choses, il s’est trouvé qu’ils venaient aussi de Ouagadougou, où vit Marine, que nous avons donc eu l’occasion de recroiser depuis.
Wli nous a un peu fait changer de registre, on arrivait dans le Ghana touristique (à petite dose quand même). La visite de la cascade était l’occasion d’une magnifique promenade. Le paysage géologique est assez étonnant : au sommet de la cascade, c’est un plateau relativement plat (qui est d’ailleurs au Togo), et à son pied, c’est une vallée elle aussi assez plate. On grimpe donc sur les reliefs entre le plateau et la vallée. Tous les sommets sont drainants et la végétation est de type savane arbustive, déjà jaune en cette saison, tandis que les creux sont envahis par une forêt à la végétation luxuriante (et bien verte). Le contraste est magnifique et la cascade en elle-même est impressionnante.
Quelques vues de la cascade et une réparation de tong avec une liane, insuffisante car Ben a fini la promenade pieds nus.
Pour pallier aux effets sudorifiques de la marche, rien de tel que de se baigner au pied de la cascade en regardant s’envoler les chauves-souris qui nichent là par milliers.
Sur la première photo, des mousses se sont assemblées pour former une face de panda. Sur la dernière, les racines de l'arbre couraient sur une trentaine de mètres
Wli est un tout petit village, et un seul bar assure l’ambiance. Mes compagnons de voyage étant déjà réfugiés dans les bras de Morphée, j’y passais tout de même un fantastique moment en découvrant que les Ghanéens aiment écouter du reggae en dansant sous le ciel étoilé.
C’est juste après la promenade aux cascades que nous somme partis de Wli, avec en tête l’objectif de trouver un lieu spécial pour passer la soirée, puisque nous allions joyeusement ajouter une année au compteur. Nous avons donc pris un tro-tro pour retourner à Howoe et, de là, un autre pour aller à Koforidua. Avec le recul, je me demande pourquoi nous avions fait ce choix mais ce sera l’objet d’une autre causerie.