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07 - Cape Coast, Elmina et Kakum

Après notre escale à Kokrobite, nous avons continué directement jusqu’à Cape Coast. C’est une des villes les plus importantes du pays et pourtant elle a l’air d’une tranquille petite ville de province. Ma mémoire commence à me jouer des tours et je ne me souviens déjà plus de très bien de ce qu’on a fait, avec qui, dans quel ordre et en quel lieu.

Cape Coast a été l’occasion de retrouver un ami du Burkina, croisé au hasard des rues, et de fêter d’amusantes retrouvailles. La ville est idéale pour flâner, et c’est ce que nous y fîmes, assez intensément même. Les constructions sont dans la style colonial, avec des devantures raffinées et beaucoup de couleurs vives, souvent pastellisées. On se croirait dans certaines villes des Antilles et on se prendrait à chanter :

« I’m sad to say that I’m on my way.
I won’t be back for many days.
My heart is down, my head is turning around,
I have to leave a little girl in Kingston town »

Harry Bellafonte

Ben et César, célèbre duo a.k.a pella.

Ben et César, célèbre duo a.k.a pella.

Ce changement d’architecture semble avoir une influence sur les gens. Comme les maisons sont souvent construites avec des petits escaliers à l’extérieur ou des grandes marches qui peuvent servir de banc, les gens s’assoient dehors, se côtoient à cause de l’exigüité des rues et boivent des bières en profitant de la fraîcheur de l’air marin.

Quelques images des rues de Cape Coast.
Quelques images des rues de Cape Coast.Quelques images des rues de Cape Coast.Quelques images des rues de Cape Coast.
Quelques images des rues de Cape Coast.Quelques images des rues de Cape Coast.

Quelques images des rues de Cape Coast.

On a également pu assister à une drôle de partie de foot. Les enfants jouaient dans un canal d’évacuation des eaux de pluies, à sec, au milieu duquel passe une rigole où coulent des eaux usées. Les règles du jeu sont adaptées à ce terrain de fortune et si la balle tombe dans la rigole, un enfant équipé de gants en plastique est chargé de la repêcher et c’est alors l’équipe adverse qui prend la main.

L'atypique partie de fou't
L'atypique partie de fou'tL'atypique partie de fou'tL'atypique partie de fou't

L'atypique partie de fou't

Cape Coast est aussi une ville très riche en histoire. C’est un très vieux comptoir commercial, passé entre les mains de plusieurs nations européennes depuis le XVe siècle. Pendant des siècles, les nations commerçantes puis les colonisateurs s’affrontaient pour garder le contrôle de cette côte par laquelle transitait d’abord l’or puis les esclaves qui alimentaient le commerce triangulaire. A ce titre, on peut voir plus d’une soixantaine de forts le long de la côte. Nous n’avons bien sûr pas eu le temps de tous les visiter mais il est impératif d’en voir au moins quelques uns. Il faut voir les caves dans lesquelles les esclaves étaient entassées à plus de mille (sur environ 300 mètres carrés), dormant à même leurs excréments, y mangeant la nourriture qu’on leur jetait au sol par des trappes au plafond. Il faut le voir pour comprendre la cruauté et l’inhumanité de cette pratique. Lorsque les sens sont sollicités, on peut parfois comprendre plus clairement ce qu’on a pu lire et relire dans des livres. On ne fait pas qu’analyser, on ressent, on vit ces évènements. Il faut voir aussi la « porte du non-retour », où les esclaves étaient amenés avant d’être embarqués sur les bateaux, pour tenter d’imaginer ce que cela peut faire d’être arraché de sa famille et de sa terre natale pour être emmené à l’autre bout du monde, entassé dans un bateau ou un tiers des passagers mourra lors de la traversée. Et il faut voir aussi les appartements du gouverneur, immense, spacieux, lumineux. On peut même s’extasier de la compétence des architectes de l’époque puisque les pièces sont très fraiches et bien ventilées alors que dehors le soleil cogne sur tout ce qui bouge. Et ce brave homme, dans son bel appartement se trouvait à une quinzaine de mètres au-dessus des caves où des milliers d’hommes ont laissé la vie (en réalité, petite ironie, c’est l’église qui se trouve juste au-dessus de la cave).

La porte du non-retour du fort principal et quelques vues d'un ancien phare fortifié où vit maintenant une famille qui invite à visiter moyennant contribution libre, le tout dans l'odeur des poissons en train de frire.La porte du non-retour du fort principal et quelques vues d'un ancien phare fortifié où vit maintenant une famille qui invite à visiter moyennant contribution libre, le tout dans l'odeur des poissons en train de frire.
La porte du non-retour du fort principal et quelques vues d'un ancien phare fortifié où vit maintenant une famille qui invite à visiter moyennant contribution libre, le tout dans l'odeur des poissons en train de frire.
La porte du non-retour du fort principal et quelques vues d'un ancien phare fortifié où vit maintenant une famille qui invite à visiter moyennant contribution libre, le tout dans l'odeur des poissons en train de frire.La porte du non-retour du fort principal et quelques vues d'un ancien phare fortifié où vit maintenant une famille qui invite à visiter moyennant contribution libre, le tout dans l'odeur des poissons en train de frire.

La porte du non-retour du fort principal et quelques vues d'un ancien phare fortifié où vit maintenant une famille qui invite à visiter moyennant contribution libre, le tout dans l'odeur des poissons en train de frire.

Je suis également parti jusqu’à Elmina, une autre ville abritant un fort à quelques kilomètres de Cape Coast. On peut y voir un fourmillant village de pêcheurs et un magnifique fort portugais du XVIe siècle. Pour ce qui est du ressenti, c’est très proche de ce que l’on peut vivre dans les autres forts. Mais une piqure de rappel ne fait pas de mal.

Il y a en réalité deux forts qui se font face à Elmina, un en haut de la colline et un autre au bord de l'eau, d'où partaient les esclaves.Il y a en réalité deux forts qui se font face à Elmina, un en haut de la colline et un autre au bord de l'eau, d'où partaient les esclaves.
Il y a en réalité deux forts qui se font face à Elmina, un en haut de la colline et un autre au bord de l'eau, d'où partaient les esclaves.
Il y a en réalité deux forts qui se font face à Elmina, un en haut de la colline et un autre au bord de l'eau, d'où partaient les esclaves.Il y a en réalité deux forts qui se font face à Elmina, un en haut de la colline et un autre au bord de l'eau, d'où partaient les esclaves.Il y a en réalité deux forts qui se font face à Elmina, un en haut de la colline et un autre au bord de l'eau, d'où partaient les esclaves.

Il y a en réalité deux forts qui se font face à Elmina, un en haut de la colline et un autre au bord de l'eau, d'où partaient les esclaves.

L'intense activité du village de pêcheurs d'Elmina. Deuxième photo : "God is Kong"
L'intense activité du village de pêcheurs d'Elmina. Deuxième photo : "God is Kong"L'intense activité du village de pêcheurs d'Elmina. Deuxième photo : "God is Kong"L'intense activité du village de pêcheurs d'Elmina. Deuxième photo : "God is Kong"
L'intense activité du village de pêcheurs d'Elmina. Deuxième photo : "God is Kong"L'intense activité du village de pêcheurs d'Elmina. Deuxième photo : "God is Kong"

L'intense activité du village de pêcheurs d'Elmina. Deuxième photo : "God is Kong"

Cape Coast a aussi été l’occasion de se baigner dans l’océan (enfin !), de manger des fruits de mer (crabes, crevettes…) et des boulettes d’igname tout en se promenant dans le quartier des pêcheurs, plein de vie et haut en couleur.

Enfin le bord de mer ! :)Enfin le bord de mer ! :)
Enfin le bord de mer ! :)
Enfin le bord de mer ! :)Enfin le bord de mer ! :)

Enfin le bord de mer ! :)

Le quartier des pêcheurs à Cape Coast.
Le quartier des pêcheurs à Cape Coast.Le quartier des pêcheurs à Cape Coast.
Le quartier des pêcheurs à Cape Coast.

Le quartier des pêcheurs à Cape Coast.

Pendant un café bien mérité
Pendant un café bien mérité

Pendant un café bien mérité

Extraits nocturnes.Extraits nocturnes.

Extraits nocturnes.

Une attraction touristique classique pour ceux qui se détendent à Cape Coast, c’est le parc national de Kakum, où l’on peut se promener sur des ponts de cordes au sommet de la canopée d’une des rares forêts humides persistant aussi près du littoral. La visite est un peu frustrante (c’est court), et il faut négocier l’entrée sinon c’est assez cher, mais est tout de même riche en sensations : voir la forêt d’en haut, c’est toujours chouette.

Le parc national de Kakum.
Le parc national de Kakum.Le parc national de Kakum.

Le parc national de Kakum.

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